Univers en perpétuelle expansion et au foisonnement chaotique, Internet offre un nombre incalculable d’outils, dont l’exploration paraît parfois hors de portée. Dans le paysage des sciences humaines, les blogs, les logiciels bibliographiques, les bases de données, les éditions en ligne et les wikis, tous ces objets qui éveillaient notre curiosité il y a une décennie, sont devenus aussi anodins qu’omniprésents. Mais comment bien s’en servir ? Les appréhensions face à ces outils – et leur simple mais robuste méconnaissance – sont encore largement répandues. Or on ne peut plus ignorer leur intérêt, voire leur nécessité, et les chercheurs qui s’y essaient ne savent souvent pas par quel bout attraper ces logiciels nouveaux. C’est à cela que cet ouvrage veut les aider, de façon simple et précise, et il entend le faire sans en cacher les difficultés, mais sans dissimuler non plus qu’elles sont désormais connues, donc surmontables, et que, dans la majorité des cas, le résultat vaut tous les efforts à consentir.
À l’heure des nouvelles pratiques numériques inhérentes à notre hypermodernité, tout un chacun peut appuyer sur un bouton pour obtenir une image, mixer un son, rédiger un blogue et partager le contenu de sa réalisation. Qu’est-ce qui différencie dès lors une production artistique d’une production amateur? Quelles sont les frontières qui séparent la culture populaire de la culture légitime dans ce vivier de créations hybrides partagées sur Internet? En s’appuyant sur l’analyse de démarches artistiques réalisées sur le Web, cet ouvrage, rédigé par trois spécialistes de l’image, de la musique et des écritures numériques, entend aborder les productions numériques amateurs non plus seulement sous un angle sociologique ou économique, mais également sous l’angle de la dynamique esthétique qui les caractérise.